« On the other side of a downward spiral, my love for you went viral. And I loved you every mile you drove away. »
Train - Drive By.
Je ne lui ai presque pas parlé de toi. Il connaît ton existence, bien entendu. Il sait le temps partagé, les amours chaotiques, la séparation. Je lui ai mentionné ton prénom, ta profession, ces choses à quoi on a recours pour définir les gens, pour les situer, mais guère plus. Je n'ai pas évoqué la violence des sentiments, ni celle de la rupture. Il ne m'a pas particulièrement questionnée, je n'ai pas eu à lui mentir. Je me tais pour ne pas l'effrayer. Je ne voudrais pas qu'il me considère comme une femme friable, vulnérable, ni comme une malade pas vraiment guérie et susceptible de rechuter. Je lui dissimule les entailles profondes que tu as laissées, aussi bien celles qui me font souffrir que celles qui racontent nos étreintes passées. Ainsi, il n'a pas à redouter que je me perde à nouveau. Je suis convaincue néanmoins qu'il a compris l'essentiel. S'il ne m'interroge presque pas, c'est parce qu'il dispose des réponses. Il ne mesure pas exactement l'ampleur des dégâts que tu as causés mais il la devine presque assurément lorsque, posant ses doigts sur ma peau, il épouse le creux de mes plaies.
____Je veux que ça me brule de l'intérieur, que ça me fasse mal. Je veux des moments intenses. Que ce soit dans le rire ou dans les larmes. Je veux des crises de rires et des crises de larmes. Je veux de la passion. Je veux qu'on se détruise par ce trop plein d'amour, je ne veux plus qu'on se lâche, je veux vivre à tes côtés les meilleurs moments de ma vie. Sentir ce merveilleux froissement dans le bas de mon ventre quand tu m'embrasses. Décoller à chaque fois que tu me fais l'amour. Rire aux éclats pour les choses les plus futiles. Redevenir une enfant. Je veux toujours sentir ce manque de tes bras alors que tu dors juste à côté de moi. Récolter tout le bonheur possible, ne prendre que le meilleur. Ne plus me poser de question, vivre au jour le jour et recommencer à croire en l'avenir. Vivre cet amour comme si on ne m'avait jamais brisé le coeur. Je veux tout vivre avec toi, que tu me fasses tout découvrir, je veux que tu sois mon plus bel amour, même si cette passion doit me détruire et que je ne dois jamais m'en remettre...
Il faut que tu arrêtes de faire semblant, ça devient lassant. Arrête de prétendre que tu vas bien et que tu es une personne forte. Personne n'est infaillible. Tu as le droit de pleurer, ce n'est pas une tare. Tu as le droit d'aller mal tu sais, personne ne te le reprochera. Il a le droit de te manquer. Même si tu dis et tu répètes que tu n'en a rien à faire, je sais que c'est faux. Je sais à quel point tu caches ta souffrance et je n'imagine sans doute même pas la moitié de ton mal être. Mais s'il te plait, laisses moi t'aider. Quoi que tu dises, ce n'est pas en restant toute seule que tu arrivera à remonter la pente. Ouvre toi, laisse nous t'aider. Je te regarde et j'ai l'impression qu'à chaque seconde tu va t'écrouler et ne plus pouvoir te relever. Mais pourtant non, je te vois serrer les dents, toujours plus. Faire face, quoiqu'il arrive. C'est dur de se sentir impuissante tu sais. Tu n'arrêtes pas de dire que ce garçon n'était pas pour toi, tu dis ça parce que tu sais que nous ne l'aimions pas. Mais ce n'est pas pour ça qu'il ne peut pas te manquer et que tu ne peux pas être malheureuse de son absence. Tu sais, l'amour ça ne se contrôle pas, et on ne t'as jamais jugé pour ce que tu as fais. Tu es tombé amoureuse, tu t'es même fracassée. Je le vois dans ta façon d'être, dans la peur constante que tu as de parler de lui ou même d'entendre son simple prénom. Je vois ton visage se fermer à chaque fois qu'une chose te rappelle sa présence. Je vois ta souffrance derrière tous les verres que tu enchaines et derrière ton rire trop fort. Arrête de faire semblant, tu ne
convainc qu'une seule personne, c'est toi. Tous les autres savent à quel point tu es perdue sans lui.
Dans la vie, il faut parfois faire des choix. Certains sont indolents et ordinaires quand d'autres sont inévitables, déterminants et douloureux. J'ai choisi de couper les ponts, de privilégier mes amis et surtout mon meilleur ami. Pour ne plus lui faire autant de mal, j'ai décidé de souffrir à la place. J'aurai simplement aimé ne pas avoir à choisir. Pouvoir mener ces deux combats de front et être heureuse. Je me suis rendu compte que ce n'était pas possible au moment où j'ai coupé les ponts, au moment où je me suis effondrée dans tes bras en te disant "Pourquoi est ce que je dois toujours choisir ?". Les deux choses étaient inconciliables. Alors j'ai fais un choix. J'ai décidé de m'arracher le coeur, d'anesthésier mes sentiments pendant quelques temps. Aujourd'hui je n'ai qu'une peur, c'est de me rendre compte que je n'ai pas fais le bon choix, que je me suis orientée dans la mauvaise direction. Et si, je me rends compte de ça, si le manque que je ressens, en ce moment même, ne diminue pas ? Est ce que cela voudra dire que je n'ai pas fait le bon choix ou simplement que je n'ai pas encore assez attendu ? Je savais, en prenant cette décision, que j'allais souffrir et avoir mal pendant longtemps. Mais quand est ce que le temps passé sera suffisant pour que je saches si mon choix était le bon ?